mercredi 14 avril 2010

[Manga] Freesia

Publié par Kazé, Freesia est un seinen
de Jiro Matsumoto (
松本次郎).
Souvent violent, toujours glauque, complètement amoral,
cette oeuvre sent le sang du début à la fin.




Dans un Japon contemporain, une loi autorisant et encadrant la vengeance personnelle est mise en place. Cette loi permet aux personnes le désirant de se venger dans certains cas particuliers, comme la perte d'un être cher, par exemple. Il est possible, pour le commanditaire, d'embaucher des "exécuteurs suppléants de vengeance", et pour la personne ciblée d'obtenir l'appui de protecteurs.
Si l'un des partis n'a pas les moyens de se payer un suppléant ou un protecteur, il peut demander qu'il lui soit fourni un groupe de commis d'offices.
Se venger est donc devenu une formalité administrative, et des "agences de suppléants de vengeance" se sont ouvertes. C'est dans une de ces agences que Hiroshi Kanô, un jeune homme à la psyché perturbée, passe un entretien d'embauche.


Doué d'un instinct de survie très développé, ce jeune homme, se retrouve catapulté aux cotés de deux autres suppléants dans un milieu brutal, en général injuste, où seuls ceux qui en ont les capacités peuvent survivre.
Nous assistons alors à ses débuts dans ce monde vicié. D'apparence calme, notre héros n'est pas un saint. Hanté par une amie imaginaire, il est doté d'un passé militaire dans un bataillon spécialisé en espionnage, assassinat et guérilla. Perturbé mais imperturbable, Hiroshi va, par le biais de son nouveau travail, devoir faire face à son passé, à la fois sombre et mystérieux...


A la croisée de Duds Hunt et d'Hikigami, ce manga pour public averti met le lecteur face à un système absurde, un gouvernement où une loi ridicule a été votée, mise en application et est entrée dans le quotidien des citoyens malgré tout.
A travers cette histoire, on a l'impression qu'aucun des protagonistes n'est choqué. D'ailleurs la plupart d'entre eux sont déjà bien fêlés de la cafetière: Hiroshi, avec sa camarade imaginaire qui fleure bon le PTSD, son camarade Mizoguchi, exécuteur suppléant qui se prend pour un prédateur, et même Yamada, qui voit une forme de "vraie justice" dans son (nouveau) métier...



Graphiquement, c'est très inégal; on a parfois droit à quelques illustrations somptueuses, mais la majorité de l'oeuvre fait un peu brouillon, et l'action parfois acinétique.

Une oeuvre qui en vaut relativement le détour, même si un style graphique plus soigné l'aurait rendue plus attractive. On appréciera tout de même ce manga au gout de double peine qui rappelle que la vengeance a un goût amer, celui du sang...

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